Le risque de cancer cutané non mélanome semble plus important en cas de psoriasis
Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau qui touche environ deux à trois pour cent de la population. Il se traduit le plus souvent par des plaques plus ou moins étendues, épaisses bien limitées, rouges et qui desquament (c’est-à-dire qu’elles « pèlent » en formant des sortes d’écailles blanches). Ces plaques peuvent se localiser dans différents endroits : préférentiellement l’arrière des coudes, le devant des genoux, le bas du dos, le cuir chevelu. La cause de cette maladie qui se caractérise par une croissance excessive des cellules de l’épiderme (les kératinocytes) est inconnue mais on estime qu’un dérèglement du système immunitaire pourrait intervenir dans son apparition. Il existe aussi une prédisposition génétique.
Le psoriasis est une maladie chronique que l’on sait traiter et contrôler…et que l’on ne sait pas guérir. Dans la grande majorité des cas, elle reste « limitée » ne touchant que de petites zones cutanées mais parfois le psoriasis peut être très étendu. Pour ces formes plus graves, des traitements agissant sur le système immunitaire (méthotrexate, ciclosporine, biothérapies) sont utilisés, mais aussi la PUVAthérapie (irradiation par des rayons UVA après sensibilisation par du psoralène).
A la fois le mécanisme supposé être à l’origine du psoriasis et les traitements utilisés dans les formes étendues peuvent en théorie augmenter le risque de cancer en général et celui de cancers cutanés « kératinocytaires », c’est-à-dire de cancers « non mélanomes » en particulier : carcinomes basocellulaires ou épidermoïdes essentiellement. De nombreuses études ont été menées pour vérifier cette théorie mais leurs conclusions ne sont guère uniformes.
C’est pourquoi une équipe a repris les principaux articles publiés à ce sujet dans la littérature médicale entre 1999 et 2019. Ces chercheurs ont pu ainsi réunir des données pour plus de 16 millions de personnes atteintes ou non de psoriasis. Ils ont ainsi constaté que les patients souffrant de psoriasis ont bien un risque accru (multiplié par 1,72) de développer un cancer cutané non mélanome par rapport à des personnes sans psoriasis. Dans le détail, le risque est plus important en cas de psoriasis étendu qu’en cas de psoriasis « léger ». Enfin, les malades avec un psoriasis ont deux fois plus de risque d’avoir un carcinome épidermoïde qu’un carcinome basocellulaire.
Ainsi le passage en revue de tous ces travaux conduit à conclure que les personnes atteintes de psoriasis sont exposées à un risque accru d’avoir un cancer cutané non mélanome. Ceci doit engager les malades concernés à se soumettre à un dépistage régulier de ces cancers.
Dr Marie-Line Barbet
Wang X et coll. : Risk of non-melanoma skin cancer in patients with
psoriasis: An updated evidence from systematic review
with meta-analysis. J Cancer, 2020; 11(5): 1047-1055. doi: 10.7150/jca.37015

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