Interdiction du bronzage artificiel, cela vaut le coût !
Mars 2022 – En 2009, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les différents dispositifs de bronzage artificiel (lits de bronzage, cabines, lampes…) comme étant carcinogènes c’est-à-dire comme capables de favoriser des cancers, en l’occurrence cutanés. Les personnes qui ont recours à ces méthodes ont en effet un risque de mélanome augmenté de près de 60 %. Il en est de même pour les cancers kératinocytaires (carcinomes basocellulaires et épidermoïdes) qui, quoique moins graves en général, sont beaucoup plus fréquents et peuvent avoir des conséquences esthétiques et fonctionnelles importantes.
Malgré les mises en garde, le bronzage artificiel reste très répandu dans de nombreux pays. Diverses stratégies ont été développées ici et là pour lutter contre cette pratique. Partout les syndicats et associations de dermatologues et cancérologues réclament son interdiction. Celle-ci n’est en fait effective que dans quelques pays, Brésil, Australie, Iran. En France, la fréquentation des cabines de bronzage n’est autorisée qu’aux personnes majeures et elle est encadrée par une réglementation (précautions d’emploi, formation des professionnels, contrôle de machines…). Le risque de menace économique sur ce secteur a semble-t-il freiné des mesures plus radicales, que réclame l’Agence nationale de sécurité sanitaire.
Au Royaume-Uni, où la situation est à peu près équivalente (bronzage artificiel autorisé à partir de 18 ans), des chercheurs se sont demandé si une politique d’intervention à l’égard du bronzage artificiel serait d’un bon rapport « coût/bénéfice » en termes de dépenses de santé, un aspect probablement important pour les gouvernements.
A partir de modèles statistiques et en se basant sur diverses données épidémiologique (fréquence du mélanome et des carcinomes, mortalité liée à ces cancers et en général, taux d’utilisation des dispositifs de bronzage artificiel dans une population de plus de 18 ans…), ils ont pu démontrer que les dépenses liées à une campagne d’information accompagnant l’interdiction du bronzage artificiel seraient compensées par la diminution du nombre de mélanomes (1 206 cas évités) et carcinomes (3 987 cas en moins) et donc par la baisse du coût de leur prise en charge. Par le passé le NHS (National Health Service) a déjà pu démontrer que certaines interventions telles que la taxation des boissons et des aliments sucrés ou encore la hausse de l’âge légal de la consommation de tabac étaient économiquement profitables. Ces constatations rejoignent celles faites aux Etats-Unis, en Australie et en Europe. Espérons qu’elles finiront par faire définitivement pencher la balance vers l’arrêt du bronzage artificiel.
Rappelons que les UV artificiels ne sont pas moins nocifs que les UV naturels et qu’ils « préparent » mal la peau au soleil : une peau bronzée peut encore « attraper » des coups de soleil…
Dr Marie-Line Barbet
Eden M et coll. : Cost-effectivness of a policy-based intervention to reduce melanoma and other skin cancers associated with indoor tanning.
Br J Dermatol.,2022 Feb 10.
doi: 10.1111/bjd.21046. Online ahead of print.
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